29 avril 2022
Le nombre de malades de longue durée est très élevé en Belgique. Employeurs et travailleurs se sentent parfois impuissants face à ce constat. Que fait-on en Belgique pour remédier à ce problème ?
Réponse : en Belgique, de nombreux acteurs sont très actifs afin de faciliter le retour au travail des travailleurs malades !
In dit artikel :
In onderstaand schema ziet u de tijdslijn evenals de samenwerking tussen de beschreven actoren sinds het KB van 21 januari 2022. Dit KB heeft de rol van de mutualiteiten vergroot door de invoering van de terug-naar-werk-coördinatoren en nieuwe samenwerkingsverbanden tussen de actoren..
Le schéma et la ligne du temps montrent que tous les travailleurs malades de longue durée reçoivent de leur mutualité un questionnaire (le questionnaire « quick scan ») dès la 10e semaine de leur absence, afin d’évaluer la possibilité d’un trajet de réintégration et d’un retour au travail.
Lors de ce quick scan, le médecin-conseil répartit les travailleurs malades de longue durée en quatre catégories en fonction des réponses données :
Lors de ce premier contact, il explique son rôle dans l’accompagnement et le suivi du trajet de retour au travail.
Le coordinateur RAT oriente le travailleur malade de longue durée, avec son consentement et avec l’accompagnement nécessaire lors du premier contact, vers le médecin du travail en vue de demander une visite de pré-reprise du travail ou un trajet de réintégration au sens du Code du bien-être au travail. Toutes ces démarches sont réalisées en vue d’une réintégration chez l’employeur actuel.
Il est primordial que les travailleurs malades reprennent le travail le plus rapidement possible. Les travailleurs disposent en effet de tout le savoir-faire et de l’expertise s’appliquant à votre activité professionnelle et à votre secteur en particulier ! Lorsqu’un de vos travailleurs est absent, cela signifie que votre entreprise est contrainte de se passer des connaissances et de l’expertise dont il dispose.
Pour l’employeur, le seul moyen de contribuer au retour au travail le plus rapide possible des travailleurs malades, et avec eux, de leurs connaissances et leur expertise, est de leur offrir des conditions de travail optimales ! En fait, c’est ce qui compte par-dessus tout : en veillant à offrir de bonnes conditions de travail, les travailleurs tomberont moins rapidement malades et, si malgré tout ils tombent malades, ils pourront reprendre le travail plus rapidement.
Le premier conseil est donc d’assurer des conditions de travail optimales. C’est ce que l’on appelle la prévention primaire. La prévention primaire est la priorité et constitue le pilier le plus important. Sans prévention primaire, la réintégration sera très difficile, voire impossible ! En l’absence de ce premier pilier, il sera impossible d’obtenir le retour au travail des travailleurs malades possédant toute l’expertise et la connaissance dont votre entreprise a besoin.
Le deuxième conseil à donner à l’employeur est de garder un contact régulier avec le travailleur malade. Cela permet d’éviter le « fade-out », c’est-à-dire le processus lors duquel un travailleur perd le contact avec son employeur et son lieu de travail, pour se laisser accaparer par sa maladie, ou se tourner vers un autre emploi ou un autre employeur qui lui pourra bénéficier des connaissances du travailleur.
Le troisième conseil à donner à l’employeur est non seulement de garder le contact avec le travailleur malade, mais aussi d’essayer de le convaincre de prendre rendez-vous auprès du médecin du travail pour ce que l’on appelle la visite (l’examen) de pré-reprise du travail. Lors de cette visite de pré-reprise du travail, le médecin du travail, qui est spécialisé dans votre secteur d’activité et qui connaît très bien votre entreprise, pourra dialoguer avec le travailleur dans le but de préparer sa future reprise du travail. Quels sont, selon le travailleur, les obstacles à la reprise du travail (par exemple : la honte, les conflits, une faible confiance en soi, des problèmes liés à l’organisation du travail, etc.) ? Ces obstacles pourront être examinés (correspondent-ils ou non à la réalité ? Rappelez-vous que le médecin du travail connaît votre entreprise, ou est en tout cas spécialisé dans ce type de questions) et abordés lors de ces consultations avec le médecin du travail. Cela permet également de garder le contact entre le travailleur et le lieu de travail et d’éviter le fade-out. Le travailleur, avec toute son expertise et son savoir-faire, choisira alors probablement de retourner chez son employeur. D’un autre côté, il peut aussi s’avérer que le travailleur ne retournera plus chez son employeur actuel. Il s’agit là d’une information cruciale tant pour le travailleur (qui pourra se réorienter psychologiquement vers l’ensemble du marché du travail et sortir de sa maladie) que pour l’employeur (qui saura alors comment et avec quelle équipe il doit organiser le travail à l’avenir).
Mathieu Versée,
Directeur de la cellule scientifique
Conseiller en prévention-médecin du travail