COVID-19 et usage des ascenseurs : A quoi faut-il être attentif?
Comme nous le savons, le virus se transmet par inhalation et par contacts directs ou indirects. Nombreux sont ceux qui, de retour sur leur lieu de travail, se posent la question – légitime – de l’usage des ascenseurs dans le contexte actuel : lieu confiné, peu ventilé, avec énormément de passage… Les conditions de transmission du COVID-19 sont excellentes.
Un lieu propice aux contaminations
Nous vous avions détaillé, dans un précédent article, que la transmission du COVID-19 se fait dans une large mesure via les aérosols que nous expulsons dans l’air. Pour rappel, les aérosols sont des microgouttelettes de moins de 5 micromètres qui se retrouvent dans l’air surtout lorsque nous parlons, éternuons, toussons,… et même lorsque nous respirons normalement. Ces microgouttelettes sédimentent très lentement et peuvent parcourir des distances supérieures à 1,5 mètre, d’où l’importance de garder les distances de sécurité , de porter un masque même à des distances de plus d’1,5 mètre surtout à l’intérieur. Et surtout dans un espace bien ventilé pour évacuer les aérosols !
Une étude de l’Institut de Physique de l’Université d’Amsterdam déclare que la durée de suspension dans l’air des microgouttelettes dépend de la ventilation des portes de l’ascenseur. Si les portes sont ouvertes en continu, 90% des aérosols se dissipent en 3 minutes. Cependant, si les portes sont fermées (c’est tout le temps le cas !), les microgouttelettes peuvent flotter jusqu’à 30 minutes ou même plus dans la cabine !
Quid du renouvellement de l’air et de la ventilation ?
Les normes de constructions des ascenseurs prévoient que la ventilation des cabines s’effectuent essentiellement de manière passive, grâce à des orifices se trouvant en haut et en bas de l’habitacle. L’air peut également s’infiltrer à travers l’espace réduit laissé par les portes, qui ne sont pas étanches. Enfin, bien sûr, l’air est renouvelé lors de l’ouverture et la fermeture de celles-ci.
Cela fait sens : lorsque l’ascenseur est à l’arrêt et à portes fermées, l’air présent dans celui-ci ne se renouvelle quasiment pas. Ainsi, une cabine empruntée par plusieurs personnes – en même temps ou non – est très peu ventilée et est donc potentiellement porteuse d’aérosols, qui peuvent être porteurs du virus. Enfin, les ascenseurs sont très souvent utilisés, et ce par tous les usagers du bâtiment. Heureusement, il existe une série de mesures très simples à mettre en œuvre pour limiter la propagation du virus.
Mesures à prendre
Prendre les escaliers
Bien entendu, l’ascenseur facilite énormément notre mobilité au sein d’un bâtiment. Mais plus nous l’évitons, plus le risque de transmission via la cabine diminue. Il est aussi indiqué de limiter les contacts avec la rampe d’escalier, évitant ainsi les contacts indirects. Si l’exercice de prendre l’escalier est compliqué, vous pouvez par exemple monter avec l’ascenseur et descendre par l’escalier. Les escaliers constituent un espace moins confiné qu’un ascenseur. N’oubliez pas de porter votre masque sur les escaliers bien sûr.
Limiter le nombre de personnes dans l’ascenseur
En limitant le nombre d’usagers dans la cabine, cela permet bien sûr d’éviter les contaminations « directes » mais aussi de respecter les distances de sécurité à l’intérieur de l’habitacle.
Porter le masque
Est-il encore nécessaire de préciser que le port du masque est indispensable pour limiter la propagation du virus ? Il s’impose d’autant plus dans les espaces confinés et dont l’air est difficilement ou lentement renouvelé.
Eviter de parler dans la cabine
Nous vous l’expliquions dans un article précédent, les microgouttelettes sont plus nombreuses et se propagent plus loin lorsque nous parlons. Limitons les aérosols potentiellement contaminés en évitant de prendre la parole dans l’ascenseur.
Garder les surfaces désinfectées
Il est primordial de garder les surfaces de l’ascenseur désinfectées ! Tous les utilisateurs utilisent les boutons de celui-ci, veillez donc à éviter de les toucher directement, ou, le cas échéant, de vous désinfecter les mains avant et après le contact.
Dr Mathieu Versée
Directeur Scientifique de Cohezio