Info : la vaccination contre l’hépatite A
Publication 21 mars 2022

Info : la vaccination contre l’hépatite A

Cet article vise à attirer l’attention sur l’importance de la vaccination contre l’hépatite A pour certaines catégories professionnelles. Ce sont principalement dans les métiers impliquant un contact avec des selles humaines (égoutiers, plombiers, mais également les personnes s’occupant d’enfants) qu’il y a un risque et que la vaccination est donc bénéfique. La vaccination est sans risque.

Qu’est-ce que l’hépatite A ?

L’hépatite A est une forme contagieuse d’inflammation du foie = hépatite. Elle est causée par le virus de l’hépatite A qui est extrêmement contagieux. L’hépatite A peut conduire à ce que l’on appelle communément la « jaunisse », ce qui correspond en fait à une inflammation du foie. Même si le traitement permet généralement une guérison complète de l’inflammation, il peut y avoir des conséquences désagréables à long terme (fatigue pendant des mois), conduisant souvent à une incapacité de travail partielle ou totale.

Les jeunes enfants souffrent rarement (25% des cas seulement) de jaunisse lorsqu’ils sont infectés par le virus de l’hépatite A, alors que les adultes en seront généralement (75% des cas) atteints. Autrement dit, on ne remarquera généralement pas qu’un jeune enfant a contracté l’hépatite A. Par ailleurs, ils ne sont pas vaccinés et sont donc susceptibles de contracter la maladie. Les enfants en bas âge ne présentent généralement pas d’autres symptômes.

En plus de la jaunisse, les adultes présenteront quant à eux généralement d’autres symptômes : dans la phase initiale, on observe l’apparition soudaine d’un syndrome grippal avec sensation générale de malaise, fatigue, fièvre, perte d’appétit, nausées et douleurs abdominales situées principalement dans la partie supérieure droite. Au bout de quelques jours, la jaunisse peut se manifester ou non, se caractérisant par des urines foncées et des selles décolorées. Parfois, des démangeaisons ou de la diarrhée peuvent également apparaître. Vient ensuite une longue période de guérison pouvant durer plusieurs mois. Pendant cette période, les principaux symptômes sont la fatigue et la léthargie. Souvent, on constate également une intolérance (prolongée) aux graisses, à l’alcool et au tabac. Même si l’hépatite A disparaît toujours de l’organisme – il n’existe donc pas d’hépatite A chronique – la maladie peut donc bien provoquer des conséquences à long terme, si le foie est très endommagé. Le foie est en effet un organe qui se rétablit difficilement.

Dans 15% des cas, on constate dans l’année l’apparition d’une évolution prolongée de la maladie ou d’une rechute de l’inflammation du foie. La durée totale de la maladie peut alors atteindre les 6 à 12 mois. Des démangeaisons prononcées peuvent également apparaître. Une rechute de l’hépatite se caractérise par une évolution typique en deux, voire trois phases : après une période de guérison, une ou deux phases de jaunisse réapparaissent.

L’hépatite fulminante (= extrêmement grave) survient dans moins de 1% des infections, et principalement chez l’adulte. Elle peut entraîner la nécrose aiguë de certaines parties du foie, un œdème / une accumulation de liquide dans la cavité abdominale, des troubles de la coagulation et un coma, avec parfois une indication de greffe du foie.

Comment l’hépatite A se transmet-elle ?

Contrairement au virus de l’hépatite B, le virus de l’hépatite A ne se transmet pas par le sang. Le virus de l’hépatite A est excrété dans les selles de la personne infectée. La contamination se produit uniquement par ingestion par la bouche, par des aliments contaminés ou par des mains contaminées en raison du contact avec des objets contaminés. Le virus de l’hépatite A peut également se trouver dans les eaux usées contaminées et dans les fruits de mer (surtout dans le tiers-monde, mais aussi dans les régions de la mer Méditerranée par exemple), c’est pourquoi la vaccination contre l’hépatite A fait partie des vaccinations fortement recommandées pour les voyageurs.

Quelle prévention ?

L’hygiène des mains est extrêmement importante dans la prévention de cette maladie, mais la vaccination est nettement plus efficace. Les vaccins contre l’hépatite A sont cependant très chers (environ 50 euros par vaccination) et on n’est protégé à vie qu’avec l’administration de deux vaccinations. L’hépatite A est une maladie professionnelle reconnue pour les personnes ayant des « contacts professionnels réguliers et étroits » avec des enfants de moins de 6 ans (écoles maternelles, crèches…).

Conclusion 

Il vaut mieux prévenir (vacciner) que guérir. Cette vaccination est donc très fortement recommandée aux groupes professionnels à risque !

Les égoutiers et les autres métiers impliquant un contact avec des installations sanitaires, mais aussi les personnes s’occupant régulièrement d’enfants (changer les couches, accompagner aux toilettes…) courent un risque d’être un jour contaminées.

La vaccination est sans risque (pas d’effets secondaires notables) et la protection est quasi totale et à vie après l’administration de deux doses.

Bien qu’il ne soit pas considéré comme un vaccin obligatoire, nos médecins du travail le recommandent vivement aux personnes courant un risque de contamination.

En vertu de la législation sur le bien-être au travail, l’employeur est d’ailleurs tenu d’éliminer les risques professionnels ou du moins, de les limiter au maximum. Dans le cas de l’hépatite A, on peut répondre à cette obligation grâce à la vaccination. La vaccination doit donc être non seulement proposée mais aussi fortement recommandée.

Dr Mathieu VERSEE,
Directeur de la cellule scientifique
Conseiller en prévention-médecin du travail

Dr Yves RASQUIN,
Conseiller en prévention-médecin du travail

 

Sources : Institut national néerlandais de la santé publique et de l’environnement (RIVM), Agence flamande Soins et Santé (Vlaams Agentschap Zorg & Gezondheid), scénario PMS pour les maladies infectieuses …