La tularémie : une conséquence exceptionnelle de la piqûre de tique
Publication 23 juin 2022

La tularémie : une conséquence exceptionnelle de la piqûre de tique

En cas de piqûre de tique, on pense spontanément – et à juste titre – à la maladie de Lyme. Exceptionnellement, une piqûre de tique peut également provoquer d’autres affections.

Dans tous les cas, il est important de vérifier rapidement l’éventuelle présence d’une tique, d’enlever rapidement la tique, sans oublier de désinfecter la blessure.

C’est ce que démontre un cas récent de tularémie, une maladie rare, également appelée communément la peste du lièvre.

En Flandre, un cas de tularémie a en effet été recensé récemment. La tularémie est une zoonose bactérienne, transmise à l’homme par manipulation d’animaux malades (en Europe, principalement des lièvres) ou par piqûre de mouches, de moustiques ou de tiques infectés. Quelques jours après s’être promené dans un bois en Flandre, un patient a en effet vu apparaître une petite tache rouge sur sa jambe, accompagnée ensuite de fièvre et de ganglions enflés au niveau de l’aine.

Dans un premier temps, les médecins ont été dans le flou total … et ont dès lors décidé de réaliser des examens complémentaires. Le diagnostic a été effectué par PCR sur un prélèvement réalisé sur un des ganglions lymphatiques. Le patient a ensuite été traité correctement avec les antibiotiques adéquats.

Cette maladie est tout à fait exceptionnelle. En 1949, on recensait 25 cas de tularémie en Belgique. Jusqu’en 2012, plus aucun cas n’avait été diagnostiqué. Entre 2012 et 2015, seuls 4 cas de tularémie ont été rapportés. Les 3 derniers cas ont tous été diagnostiqués dans le même hôpital situé en province de Namur. Vu les symptômes aspécifiques et la méconnaissance de la maladie, il est également possible qu’ailleurs en Belgique, la tularémie soit sous-diagnostiquée.

La tularémie débute généralement par une poussée de fièvre soudaine, un mal de tête, des courbatures et des sueurs froides. Des problèmes au niveau des voies respiratoires, mais également des douleurs abdominales et une diarrhée peuvent également apparaître. Ce sont donc des symptômes qui font penser à la grippe ou à la maladie de Lyme. En l’absence de traitement, la fièvre peut toutefois persister pendant un mois ! La perte de poids, des ganglions enflés et une sensation générale de malaise peuvent même perdurer pendant des mois. Il peut s’ensuivre une septicémie et une pneumonie… Mais pas de panique : en Europe, on rencontre uniquement la tularémie de type B, qui est la forme la moins sévère. En outre, la maladie est heureusement extrêmement rare et se soigne très bien à l’aide des bons antibiotiques.
 

Toujours vérifier l’éventuelle présence de tiques

Toutefois, les groupes à risques les plus importants (chasseurs professionnels, agriculteurs, vétérinaires, pathologistes vétérinaires ou personnel de laboratoire vétérinaire, ouvriers forestiers, …) doivent veiller au respect des mesures de prévention universelles :

  • Manipuler les carcasses (de lièvres) avec des gants et un masque couvrant la bouche et le nez.
  • Éviter les piqûres d’insectes et de tiques en portant des vêtements couvrant la peau (pantalon long, manches longues et chaussettes).
  • Vérifier la présence éventuelle de morsures de tiques et enlever soigneusement la tique en désinfectant la blessure.

Dr Mathieu VERSEE,
Conseiller en prévention - médecin du travail et directeur scientifique