Retour au travail après incapacité de longue durée
Service 15 juin 2016

Retour au travail après incapacité de longue durée

Les aléas de la vie nous obligent parfois à devoir nous absenter du travail pour cause de maladie ou accident. Un congé de maladie prolongé peut rendre plus problématique la reprise du travail, et plus il se prolonge, moins on a de chance de pouvoir retrouver son emploi antérieur.  Quand la durée de l’incapacité de travail est importante, il faut donc pouvoir bien préparer son retour au travail, et retrouver un travail compatible avec les problèmes de santé résiduels.

Le gouvernement prépare un projet de législation sur les trajets de réintégration au travail après absence de longue durée, mais il existe déjà une série d’outils que le salarié et l’entreprise peuvent utiliser pour que ce retour s’accomplisse de manière satisfaisante pour chacun.

 




Tout d’abord, tout travailleur soumis à surveillance de santé périodique doit subir un examen de reprise du travail dès que l’incapacité de travail est supérieure à 28 jours. Cet examen doit avoir lieu dès la reprise de travail. En cas de situation de santé complexe, il peut parfois être difficile pour le médecin du travail de prendre une décision rapide. C’est pourquoi le législateur a prévu la possibilité d’une visite de pré-reprise. Celle-ci doit être effectuée à la demande du travailleur ou de son médecin traitant ou du médecin-conseil de mutuelle. Tout travailleur peut demander à en bénéficier, qu’il soit ou non soumis à surveillance de santé. Voir le travailleur avant la reprise permet au médecin d’avoir plus de temps pour recueillir tous les renseignements et prendre les contacts nécessaires à une décision éclairée. N’hésitez donc pas à envisager cette possibilité si votre état de santé (ou celui de votre collaborateur) risque de poser des problèmes à la reprise.

En plus des aménagements de poste de travail ou d’une éventuelle mutation à d’autres tâches, le salarié peut aussi bénéficier d’un temps partiel thérapeutique (anciennement appelée « mi-temps médical »). Dans le secteur privé, celle-ci doit être demandée par le travailleur au médecin conseil de mutuelle sur un formulaire spécifique, qui doit être envoyé avant le début de la reprise. Un retour progressif au travail peut alors être envisagé avec l’accord de l’employeur. Les modalités de ce retour partiel peuvent être individualisées pour chacun. L’accord du médecin-conseil est automatique si la mutuelle est bien prévenue avant la reprise.  Pour les agents statutaires des services publics, des règles spécifiques existent et qui peuvent varier selon l’administration dont dépend l’agent.

Si les problèmes de santé sont importants et que des aménagements spécifiques du poste de travail ou une perte de productivité sont prévus, des aides particulières  peuvent être demandées auprès des organismes régionaux d’intégration de la personne handicapée.

Si un retour dans l’emploi antérieur n’est pas possible, il existe des possibilités de formation qui peuvent être initiées avec l’accord du médecin-conseil de mutuelle ou avec l’aide des mêmes organismes régionaux d’intégration de la personne handicapée.

Toutes ces possibilités demandent du temps à être mises en place et nécessitent une bonne coordination entre tous les intervenants (travailleur, employeur, médecins, organismes sociaux, …). C’est pourquoi la visite de pré-reprise est un outil très utile pour préparer au mieux ce retour. N’hésitez pas à l’utiliser ! Et si vous connaissez des collègues ou des collaborateurs qui sont en incapacité de longue durée, n’hésitez pas non plus à leur parler de cette possibilité.

Michel MULLER,
Conseiller en prévention - Médecin du travail
Conseiller scientifique

Source : Actuascan, juin 2016, n°5