21 mai 2017
La problématique du retour au travail pour des travailleurs en absence de longue durée a été longuement évoquée ces derniers temps suite à l’entrée en vigueur au 1er janvier 2017 des nouvelles mesures concernant le trajet de réintégration des travailleurs en invalidité. Nous avons déjà présenté cette nouvelle procédure1, et le rôle primordial que doit désormais y jouer le médecin du travail. Pour compléter le trajet de réintégration proprement dit – qui est un trajet individuel –, une série de recommandations plus générales peuvent aider les employeurs à limiter tant que faire se peut la durée des absences et à permettre aux travailleurs de revenir au travail dans des conditions favorables, réfléchies et concertées.
Garder un contact positif avec un collaborateur qui est absent de longue durée traduit divers objectifs de la part de l’employeur. Il s’agit :
Garder ce contact doit évidemment se faire avec l’accord du collaborateur lui-même, et dans le respect de la vie privée du travailleur.
Ce contact peut être établi par divers interlocuteurs, que ce soit par le N+12, le service social, le service RH, la personne de confiance, etc.
Il peut prendre la forme :
Lorsque vous êtes informés de la durée d’absence d’un collaborateur de votre équipe et que celle-ci s’annonce longue, il est important que le N+1 communique vers le reste de l’équipe. Il n’est pas nécessaire de rentrer dans les détails mais d’informer les collègues de la durée de l’absence, d’un possible repositionnement de l’équipe (reprise de dossiers urgents, etc.). Aussi, encourager et reconnaitre les efforts réalisés par l’équipe pour pallier les manquements relatifs à l’absence de l’employé malade est souvent bien pris.
De plus, si le travailleur absent prolonge son arrêt maladie, il conviendra peut être d’assurer son remplacement. En informer l’équipe est évidemment important.
Cet entretien est une étape essentielle pour favoriser la transition vers le retour au travail.
Idéalement, le tête-à-tête devra avoir lieu le jour même du retour. En tant que N+1, veillez à bloquer une plage horaire suffisante dans votre agenda pour le mener. N’attaquez surtout pas bille en tête en demandant au collaborateur pourquoi il a été absent. Trop de managers sont tentés de chercher la «vraie» raison, en oubliant qu’ils n’ont pas à la connaître, car elle est d’ordre privé. Demandez-lui plutôt comment il se sent et comment il envisage la reprise. Evitez de lui tenir un discours sur les bienfaits du travail, qui sera presque toujours mal perçu.
Faites surtout sentir au collaborateur qu’il est le bienvenu. Il s’agit d’un entretien de retour et certainement pas correctif ! Prenez le temps qu’il faut, et tentez de respecter le déroulé suivant :
Après l’entretien, restez régulièrement en contact avec le collaborateur pour voir si le retour au travail se passe bien, en vous informant par exemple auprès de lui à la fin de la première journée de travail.
N’hésitez jamais non plus, si nécessaire, à faire appel aux personnes ou services suivants: service social, service RH, personne de confiance, conseiller en prévention, médecin du travail, …
1 : Réintégration des travailleurs en incapacité de travail : informations générales et procédure à suivre
2 : N+1 = Supérieur hiérarchique direct