Produits d’entretien - Les alternatives
Publication 16 décembre 2021

Produits d’entretien - Les alternatives

De nombreuses substances chimiques utilisées pour l’entretien quotidien ne sont pas sans dangers tant pour les professionnels et particuliers qui s’exposent à des produits irritants, toxiques ou allergisants, que pour l’environnement. Plus qu’un phénomène de mode, il est important de s’interroger sur l’impact des produits que nous utilisons. Il est dès lors primordial de rechercher des méthodes d’entretien plus respectueuses pour l’homme et pour l’environnement.

Pour un nettoyage efficace, de quoi a-t-on besoin ?

Il existe une théoriequi part du principe que pour laver de manière optimale il faut respecter l'équilibre entre 4 facteurs :

  • T - La température
  • A - L’action mécanique
  • C - La chimie (produits chimiques)
  • T - Le temps d’actions

Ces 4 facteurs sont indissociables. Ce qui signifie que toute diminution d’un des facteurs va engendrer automatiquement un renforcement d’un ou plusieurs autres, et inversement.
 

Comment désinfecter sans désinfectant ?

Il existe actuellement plusieurs alternatives aux produits chimiques qui tentent à renforcer l’un ou l’autre facteur :

  1. Renforcement de la température grâce au nettoyage à la vapeur. En fonction de la technique utilisée, cette méthode permet de nettoyer et de désinfecter (dont l’efficacité doit être certifiée par le fournisseur).
     
  2. Renforcement de l’action mécanique grâce à l’usage de textiles microfibres associées ou non à des machines rotatives. La fibre de ces textiles est tellement fine (1 gramme de fibre mesure de 10 à 100 kilomètres de longueur2), et possède une force électrostatique tellement importante, que son pouvoir de nettoyage est jugé équivalent à l’utilisation d’une lingette imprégnée de détergents-désinfectants3. Cette technique ne nécessite pas l’ajout de produits chimiques. Uniquement de l’eau pour faire glisser le textile sur le sol.
     

Mais la chimie, ne peut-elle pas évoluer ?

D’autres produits, récemment développés, ont obtenu des résultats prometteurs dans la lutte quotidienne contre les souillures et les germes :

  1. Les détergents dits « biosourcés » ou « probiotiques », contenant des bactéries non pathogènes. Elles n’éliminent pas les « mauvaises » bactéries : elles les empêchent de proliférer en rentrant en compétition avec elles.
     
  2. Les détergents enzymatiques, contenant des enzymes biologiques. Les enzymes sont des substances naturelles produites par toutes les cellules vivantes. Elles sont capables, entre autres, d’accélérer la décomposition de matières organiques.

Par rapport aux détergents issus de la pétrochimie, ces détergents ont une meilleure efficacité à concentration égale, une totale biodégradabilité et une excellente tolérance.
 

Alors changeons nos habitudes sans précaution ?

Il ne faut pas perdre de vue que chaque facteur, exploité à l’extrême, comporte ses propres risques (brûlures, TMS, allergies, etc.).
 

Que faire ?

Prenez le temps d’analyser les risques de chaque nouveau produit. Analyser les besoins.

En cas de risques, informez-vous sur les mesures de prévention (collectives et individuelles) à prendre. Car le non-respect de ceux-ci peuvent entraîner des conséquences graves obligeant parfois à un reclassement professionnel.

Emilie de Mûelenaere
Toxicologue - Conseillère en prévention

 

1. Cercle de Sinner, 1959
2. Guide de l’éco nettoyage – Généralités et secteurs de soins hors salles propres et environnement maitrisé, Agence Régionale de Santé, 2021
3. Dernoncourt JP. Étude comparative entre lavettes microfibres préimprégnées d’eau et lavettes non tissées imprégnées de détergent-désinfectant lors du bionettoyage. Mémoire DU Hygiène. Université d’Auvergne, 2016

 

Article publié précédemment sur les produits d'entretien :