Conseils aux travailleurs qui restent sur le terrain
Publication 30 mars 2020

Conseils aux travailleurs qui restent sur le terrain

Si vous travaillez encore à l’extérieur de chez vous, c’est que vous occupez une fonction cruciale et essentielle en ces temps de crise COVID-19, que ce soit dans les soins, au domicile des personnes, à l’hôpital, dans les crèches, dans les magasins d’alimentation, dans les espaces publics pour veiller sur notre sécurité, dans les transports en commun, dans la maintenance technique, informatique nécessaire au bon fonctionnement des entreprises et nous en oublions certainement beaucoup !

Parce que vous gardez des contacts avec d’autres personnes que votre noyau familial, il vous arrive certainement d’avoir peur, d’être inquiet pour votre santé et pour celle de vos proches. C’est bien normal.

La première mesure permettant d’atténuer cette peur est celle d’un environnement de travail vous permettant de continuer à fonctionner dans le respect des mesures sanitaires recommandées par nos autorités (distanciation sociale, lavage très fréquent des mains, port d’équipements de protection individuels, comme les masques et les gants, etc.). Soyez dès lors vigilants à respecter les consignes qui vous ont été données ; elles ont fait la preuve de leur efficacité dans la réduction du risque d’infection.

Il importe également, outre les nombreuses marques de solidarité et de reconnaissance partagées sur les réseaux sociaux ou plateformes et groupes d’entre-aide en tout genre, d’obtenir de votre employeur des messages de remerciements. Il est recommandé que ce dernier puisse vous offrir des espaces de soutien émotionnel, au travers de groupes de parole via une supervision téléphonique avec un psychologue, un defusing ou encore un micro-coaching. Outre ce soutien, il importe que votre employeur soit à l’écoute de vos besoins et puisse y apporter une réponse concrète. Se sentir compris durant une telle période est indispensable.

Aussi, lorsque cette anxiété se présente, acceptez-laà comme une réaction naturelle, reconnaissez-la. Il est effectivement essentiel de prendre soin de ses émotions et de leur laisser la place, qu’elles se traduisent par des larmes ou par des mots. Prenez ensuite quelques minutes de pause en vous centrant sur votre respiration, en effectuant quelques mouvements (de la marche, des moulinets avec les bras ou toute autre chose).

Chassez les pensées négatives par l’action par exemple en prenant l’air, en cuisinant, en appelant un proche de confiance qui sait vous rassurer. Tout est bon pour décrocher de ces pensées dysfonctionnelles, sources de stress.

Recentrez-vous sur vos tâches à effectuer, elles sont essentielles, des personnes ont besoin de vos services et votre travail trouve tout son sens, encore plus dans le contexte actuel.

La solidarité entre membres du personnel est également importante pour pallier ce sentiment qui nous anime. Pouvoir compter les uns sur les autres en cette période de crise est important. Pouvoir comprendre qu’un collègue puisse être plus fatigué à un moment et pouvoir, entre membres d’équipe, se répartir une partie de son travail sera apprécié.

Pouvoir développer des marques d’affection via un langage corporel non-verbal peut également aider en cette période où tous contacts sociaux rapprochés sont interdits. Imaginer ou créer ces gestes en équipe ne pourra que la consolider.

N’oubliez pas qu’on a naturellement tendance à surestimer la gravité des conséquences d’une situation et à sous-estimer ses capacités à y faire face.

Si nécessaire, des personnes de confiance peuvent vous aider, votre médecin de famille, le psychologue de votre entreprise ou de votre service externe, votre médecin du travail, n’hésitez pas à faire appel à eux !

Les médecins du travail et les conseillers en prévention aspects psychosociaux de Cohezio se tiennent à votre disposition.
Contact : 02/533.74.88 ou sec.rim@cohezio.be.

Dr Cécile Surleraux,
Médecin du travail, et
 
Virginie Di Giamberardino,
Conseillère en Prévention pour les aspects psychosociaux