Journée mondiale du bien-être au travail : le changement climatique

Le 28 avril, l'Organisation internationale du Travail (OIT) organise la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Le thème de cette année est l'impact du changement climatique sur la sécurité et la santé au travail. À l'occasion de cette journée mondiale, l'OIT a publié une nouvelle brochure intitulée "Ensuring safety and health at work in a changing climate – global report” ("Garantir la sécurité et la santé au travail dans un climat en évolution"). Elle aborde les principaux risques tels que les températures élevées, les rayonnements ultraviolets, les conditions météorologiques extrêmes, la pollution de l'air, les agents pathogènes et les agents chimiques dans le secteur agricole.

Voici quelques ressources intéressantes par rapport à cette thématique :

• “Ensuring safety and health at work in a changing climate – global report” – ILO, 2024
• ”A bad climate – the climate crisis is putting workers at potentially deadly risk” – ITUC, 2024

Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) a publié un guide clair et complet que les entreprises peuvent utiliser pour lutter contre le changement climatique et adapter leurs analyses des risques en conséquence. Il peut être téléchargé en français et en anglais sur son site web.
Voici quelques éléments qui peuvent en être retirés.
 

Impact inégal

Le changement climatique (qui implique des températures plus chaudes et des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes) a des répercussions plus importantes sur certains groupes que sur d’autres. Les travailleurs en extérieur, par exemple, y sont confrontés de manière plus directe, et les personnes atteintes de certaines maladies chroniques ou les travailleurs plus âgés peuvent y être plus sensibles également.

La position sociale joue aussi un rôle : de faibles revenus offrent probablement moins de possibilités matérielles de se protéger contre l’impact négatif des conditions météorologiques dans la vie privée. Par ailleurs, ce sont aussi les personnes à faibles revenus qui sont les plus durement touchées par les mesures politiques de lutte contre le changement climatique (zones de basses émissions, obligations d’isolation, etc.).

Le mode de vie (activité physique, régime alimentaire, etc.) pourrait également jouer un rôle dans les répercussions finales sur la vie des personnes et, ici aussi, les composantes sociales peuvent avoir une influence majeure. En ce qui concerne ce dernier facteur, l’employeur peut jouer un rôle qui, s’il n’est certes pas contraignant, est tout de même facilitateur. En résumé, miser sur le bien-être au travail fera certainement avancer les choses dans ce cadre.

Selon le CCHST, les secteurs les plus touchés par le changement climatique sont les suivants :

• Agriculture
• Pêche
• Secteur forestier
• Construction (Le plus touché par les affections liées à la chaleur)
• Services d’urgence et de sécurité
   

Impact potentiel du changement climatique sur la santé et la sécurité

Une étude de l'Université de Californie révèle qu'une augmentation même modeste de la température pendant le travail en Californie entraîne chaque année jusqu'à 20 000 blessures supplémentaires. Les jours où la température dépasse 32°C, les travailleurs ont jusqu'à 9 % de risque supplémentaire de subir des blessures ou des dommages à leur santé.

Voici donc quelques conseils génériques utiles pour mener une politique de prévention qui tient compte des effets du changement climatique.

Travail en extérieur

• Pour le travail en extérieur : organisez le travail en tenant compte des conditions météorologiques dangereuses et/ou malsaines et de façon à protéger votre capital humain. À long terme, cela sera le meilleur choix, y compris sur le plan économique.
• Une organisation différente du travail peut s’avérer judicieuse dans ce cadre (par exemple, éviter les heures les plus chaudes de la journée). Cependant, de tels ajustements peuvent à leur tour perturber l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Une durée de travail réduite est souvent synonyme de travail plus intensif, ce qui peut avoir des répercussions sur la santé.
• Dans l’analyse des risques, tenez compte de l’impact sur la sécurité et la santé, mais aussi de l’incidence cognitive potentielle de la chaleur.
• Le changement climatique peut en outre entraîner l’apparition de nouveaux agents pathogènes (paludisme, dengue, fièvre jaune) ou de nouveaux insectes nuisibles (comme le moustique tigre).
• La sécheresse peut avoir un impact sur les plantes( risque accru d'incendie), mais aussi sur les produits et les déchets. Les déchets organiques doivent être évacués plus rapidement, certaines denrées peuvent se conserver moins longtemps.
• Une plus forte exposition à la lumière du soleil peut avoir des conséquences pour la santé de la peau et des yeux.

Travail en intérieur

• Une meilleure isolation doit être compensée par une meilleure qualité de l’air intérieur.
• La climatisation est source de problèmes : rhumes en été, torticolis, etc.
• Investissez dans des mesures pour limiter autant que possible l’impact du climat, mais interrogez-vous aussi sur les risques que ces mesures peuvent comporter.

Le guide du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) contient également des tableaux utiles sur les risques et dangers potentiels et les mesures de gestion associées. Voici un extrait :