Nouveau certificat de haute école en Infirmier·ère de Santé au Travail
Publication 20 novembre 2023

Nouveau certificat de haute école en Infirmier·ère de Santé au Travail

Début octobre, un nouveau certificat a été lancé à la Hogeschool PXL à Hasselt et à l'Erasmushogeschool à Jette, pour devenir infirmier·ère de Santé au Travail. À partir de septembre 2024, la formation sera également proposée à la Hogeschool Gent. Cette formation permettra aux infirmier·ère·s d'acquérir les connaissances et le savoir nécessaires pour assumer à l'avenir un certain nombre de tâches incombant aux médecins du travail - conseillers en prévention. Cette formation est la première dans notre pays.

L'une de nos infirmières, Griet Bulthé, ne se contente pas de suivre la formation, elle donne elle-même quelques cours, formés et supervisés à cet effet par le Dr Mathieu Versée.
 

Peux-tu nous dire comment cette formation a vu le jour ?

Griet : « La formation a été mise en place en collaboration avec Co-Prev, une organisation qui chapeaute les services externes de prévention et de protection au travail, et l'association flamande des infirmier·ère·s en soins de santé du travail. Cohezio est étroitement impliqué dans cette formation. Le Dr Mathieu Versée et moi-même ne sommes pas les seuls à enseigner dans le cadre de cette formation, mais certains de nos psychologues et ergonomes le feront également ».

« En d'autres termes, il s'agit d'un grand projet de collaboration ayant pour seul objectif : doter les infirmier·ère·s du travail des connaissances nécessaires afin de leur donner plus de responsabilités à l'avenir ».

« Le contexte est la pénurie aiguë de médecins du travail en particulier, mais aussi d' infirmier·ère·s du travail en Belgique. Cette formation pourra certainement contribuer à la recherche de solutions possibles. Nous donnons plus de publicité à notre profession et, en outre, nous donnons aux infirmier·ère·s du travail les compétences et les connaissances de base nécessaires pour leur permettre d'effectuer à long terme certaines tâches d'examens médicaux plus standardisées ».
 

De quelles compétences supplémentaires s'agit-il ?

Griet : « En faisant en sorte que tous les infirmier·ère·s suivent à terme cette formation, nous pourrons leur confier davantage de responsabilités à l'avenir, par exemple des examens périodiques en solo, des visites des lieux de travail et la participation à des comités.

Le cadre juridique est encore en suspens pour l'instant, mais cette formation est déjà un pas dans la bonne direction ».
 

En quoi consiste cette formation ? 

« La formation se compose de quatre modules. Il ne s'agit pas seulement de connaissances techniques en soins infirmiers, comme la manière d'effectuer correctement des examens, mais aussi de connaissances de base beaucoup plus larges en ce qui concerne la prévention, la sécurité et la santé au travail. Pensez à l'ergonomie, aux risques professionnels, à la réintégration après une maladie de longue durée, à la protection de la maternité, aux risques psychosociaux, à la communication... De cette manière, nous, en tant qu' infirmier·ère·s en collaboration avec le médecin du travail, serons également beaucoup plus proches des clients ».
 

Tu exerces le métier d'infirmière du travail depuis 20 ans. Cette formation t’apporte-t-elle quelque chose de nouveau ?

« Vous seriez surpris », dit Griet en riant. « Tout d'abord, en tant qu'enseignante, je dois maîtriser la matière de manière beaucoup plus approfondie que l'étudiant moyen. Après tout, je dois être en mesure de répondre correctement aux questions supplémentaires pendant les cours. Mais en plus, j'apprends beaucoup sur les raisons pour lesquelles nous faisons ou ne faisons pas certaines choses. Cela fait peut-être des années que je pratique tous ces actes, mais il est intéressant de mieux comprendre la théorie et le cadre juridique qui les sous-tendent ».

« Un exemple concret. Les médecins du travail conseillent par exemple aux employeurs un poste de travail adapté ou un travail adapté pour certain·e·s travailleur·euse·s. En connaissant mieux la législation sous-jacente, je me rends compte que la responsabilité finale de la mise en œuvre de ces conseils incombe toutefois à l'employeur. C'est lui qui décide en dernier ressort de la suite à donner à ces conseils. Grâce à ces connaissances, lors de mes consultations en solo, je peux maintenant conseiller et informer la·le patient·e de manière plus précise et plus complète ».
 

Comment la formation est-elle dispensée ?

« Il s'agit d'une formation hybride d'environ 150 heures au total (stage inclus), réparties sur une année académique. Certains cours sont dispensés physiquement dans une salle de classe, d'autres en ligne. Il s'agit d'une formation très variée. Il n'y a pas que des cours théoriques, il y a aussi des travaux pratiques, une visite de lieu de travail, des stages, et bien sûr des examens».
 

Recommanderais-tu la formation à tes collègues et à tes connaissances ?

« Oui, sans hésitation. J'aime mon métier d'infirmière du travail, mais il est encore trop peu connu des étudiant·e·s, des demandeur·euse·s d'emploi et des collègues du secteur curatif. C'est pourtant un métier idéal pour les infirmier·ère·s qui souhaitent se réorienter dans une certaine phase de leur vie. Je pense par exemple à une extension de la vie familiale (plus de travail posté ou de nuit) ou lorsque le travail physiquement exigeant dans certains services d'un hôpital commence à peser. Une telle démarche est alors un excellent moyen de continuer à travailler de manière utile dans le secteur des soins de santé. Cette formation facilite considérablement le passage du secteur curatif au secteur plutôt préventif ».

« En outre, il s'agit bien entendu d'une formation intéressante pour les collègues qui travaillent déjà dans le secteur des soins infirmiers du travail. Car oui, même là, on apprend énormément ».
 

La Belgique francophone suivra-t-elle ?

« C'est en effet en cours de réalisation. À partir de février 2024, une formation en français débutera à la Haute École Léonard de Vinci à Bruxelles et à la Haute École de la Province de Liège ».
 

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